samedi 14 juin 2014

En brousse...

Tour de la Grande terre, du 9 au 16 juin

Lundi de Pentecóte, nous avons pris possession de notre picanto et c'était parti pour un tour de la Grande Terre sous un ciel bien triste.


On commence par la côte ouest en remontant vers Bourail notre première étape où nous sommes accueillies très chaleureusement chez Ghislaine et Jean Jacques, calédoniens de souche.

Le grand père du grand père de Ghislaine est arrivé en voyage payé par l'administration pénitentiaire comme tous les ancêtres des calédoniens blancs. A la fin de leur peine, le voyage retour n'était pas prévu au programme, et c'est ainsi que les prisonniers se retrouvaient dans la brousse avec une petite concession de terre, une pelle et une pioche, un peu de bois et à eux de faire le reste. Il est certain qu'il ne fallait pas qu'ils aient un cocotier dans la main comme on dit ici ;-)
Comme l'idée était de peupler la grande terre de "blancs" on faisait venir des prisonnières françaises "volontaires" qui après un passage au couvent de Bourail étaient "proposées" pour mariage aux ex bagnards. Quelle époque !

Ghislaine nous a fait visiter la jolie côte avec la baie des tortues, la baie de la Roche percée et le Bonhomme de Bourail où nous avons vu tortue et veau marin.


Elle nous a egalement fait rencontrer Daniel de la tribu Pothe-Ny qui a organisé autour d'une cascade sur son terrain familial un charmant coin pour passer du temps zen avec la nature et d'énormes anguilles !

Petit tour au sein de la tribu et à l'école de brousse qui était malheureusement pour nous fermée car ce sont les vacances en ce moment.
Ghislaine et Jean Jacques nous ont régalées de poissons pêchés "maison" (car ici il y a des poissons aussi bons que beaux, de vrais délices)

et donné plein d'informations pour la suite de notre virée sur le caillou. Merci pour leur charmante hospitalité.

Nous sommes remontées vers le nord (plus logique que remonter vers le sud, non ?) pour finalement atterrir dans une région très différente du point de vue des paysages : beaucoup plus secs, rouges. Ici, des mines à ciel ouvert qui sont nickel chrome, ah ah le jeu de mot ! Ce sont en effet des mines de nickel et de chrome, exploitees par un groupe canadien qui a mis en place avec les tribus kanak des processus de préservation de l'environnement exemplaires (à la différence des mines du sud de l'île qui posent des problemes de pollution).

Un paysage également de forêts de Niaouli,  cet arbre qui a la particularité de ne pas brûler et dont l'écorce s'épluche comme du papier épais. Cette écorce sert comme recouvrement des toits des cases, sous la paille.


Toujours sous les nuages nous avons posé les sacs au gîte de Jean Pierre, dans une petite cocoteraie au bord de l'eau, au bout du bout de l'île,  loin de tout.
Ici, on mange la pêche de poulpe du matin, les légumes du potager et les fruits du verger. Même sous les nuages, au bord de l'eau sombre ou un brin turquoise 3 minutes dans la journée, la mangrove et le paysage sont superbes.

Jean Pierre élève des bénitiers dans le cadre d'un programme de repeuplement de l'Ifremer et nous a gentiment expliqué le processus.

Il était temps de repartir, vers l'Est cette fois en espérant enfin pouvoir admirer un lagon aux eaux turquoises. Eh bien non, nous avons passé les points de vue les uns après les autres sous les nuages noirs et la pluie intermittente.
La route chemine de tribus en tribus avec leurs cases et paillotes aux jardins fleuris. Ici pas de villages comme nous pouvons l'entendre en métropole.  Les clans sont éparpillés dans la forêt tropicale, une aire "centrale" comprend un fare,  une sorte de maison commune, puis une école,  une petite église parfois et surtout une chefferie.

Cette case est celle où on peut aller rencontrer le chef de tribu ou une personne déléguée,  auprès de qui il est bon d'aller faire "la coutume" (on apporte un coupon de tissu "un Manou" avec un paquet de riz ou un igname et un billet de 1000 F pacifique). C'est une démarche qui n'est pas du tout pour les touristes, c'est une vraie reconnaissance des uns et des autres, une écoute et un signe d'intérêt du visiteur pour les membres de la tribu.

Arrivées à Hienghène, pays de Jean Marie Djibaou, nous logeons dans le gite ouvert par sa femme et, ENFIN, aujourd'hui le soleil est de la partie. C'est le moment d'en profiter, d'aller faire un tour vers la poule pondeuse et longer les roches extraordinaires de cette côte Est.


Sur la plage, brin de causette avec le cousin pêcheur de Jean Marie et pour ma part, ramassage de coquillages que je ne pourrai malheureusement pas emporter. Donc, à la grande joie de Fab, je ne conserve ces coquillages qu'en photo !


5 commentaires:

Anonyme a dit…

Il me semble que Louise Michel a fait le voyage sur le cailloux, il n'en parle pas la bas?
En attendant les eaux turquoises, profitez bien du reste qui semble magnifique y compris l'accueil des habitants.
Mu

Isa a dit…

En effet Mumu oeil de lynx, rien ne t'échappe ;-) parmi les bagnards il y a eu plusieurs centaines de communards dont Louise Michel qui est même restée quelques années à Nouméa une fois sa peine accomplie. Elle était prof de chant paraît il. Elle est revenue en metropole lors de la grande armistice. Parmi les bagnards il y avait également beaucoup de rebelles algériens et opposant politiques kabyles. D'ailleurs il y a des prénoms et noms de famille arabes encore aujourd'hui surtout autour de Bourail.

Jacqueline a dit…

Toujours aussi agréable à vous lire,et les photos sublimes,vous êtes bien accueillies par les habitants c'est super,nous en redemandons,à bientôt
bises
Jacqueline&Daniel

Isa a dit…

Rectification : amnistie et non armistice !

Anonyme a dit…

bonne continuation sur ce Caillou que j 'adore. BISES
am