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dimanche 17 décembre 2017
Amazonie, au sein du coeur vert planétaire (3/3)
Lundi 4 déc
(attention Florence...photos qui ne sont pas pour toi)
Nous nous réveillons à 6 heures. La nuit a été bonne pour Fab et très perturbée pour Isa car sans bouchons d'oreilles il est difficile de faire abstraction de tous les bruits. Certains dorment au dessus de nous et ne se gênent pas pour faire leur vie depuis le lever du soleil. L'ancien joue avec la petite fille de 18 mois pendant que les femmes sont parties préparer différentes choses.
Marine va faire sa toilette à la rivière et nous, nous attendrons le filet de douche froide au retour à l'hôtel où nous devons repasser avant de repartir vers dautres villages.
Petit déjeuner de salade de fruits frais excellente : mangue, banane, papaye, fruits de la passion, ananas, de quoi nous donner de la force pour la journée !
On plie les hamacs et nous remercions nos hôtes et en particulier la Mamita à qui nous offrons un pin's de Paris avec tour Eiffel... et elle est ravie. Même ici Paris et Eiffel sont connus. Il faut dire qu'Eiffel a construit un célèbre pont dur le rio Magdalena.
Nous repartons par où nous étions arrivées et au village nous passons par la maison de Georges, notre guide de la veille dans la forêt qui a attrapé un serpent et veut nous le montrer. Il l'a gardé pour nous et maintenant que c'est fait il va aller le relâcher en forêt. Lui aussi a droit à son pin's tour Eiffel et il demande si c'est celui de Paris St Germain car ils sont fans de foot et il connaît le club parisien.
Son frère lui est un grand sportif mais à travers un sport local (enfin bresilen) : il entraîne des coqs au combat et c'est pas top à voir...
Douche froide à l'hôtel, refaire son sac à dos, et bateau bus collectif pendant deux heures pour aller vers Puerto Narino ville de 7000 habitants (premier site colombien à avoir la certification qualité touristique respectant un processus écologique et de développement durable. Pas de voiture, récupération de tous les plastiques...).
On s'arrête régulièrement pour faire descendre des passagers qui habitent au bord de l'Amazone. A Puerto Narino une barque au petit moteur cahotant nous attend pour rejoindre en 40 minutes la communauté indigène qui nous accueille pour cette nuit.
Eux ne consomment pas de coca et ont une toute petite maloca. Chaque famille habite dans une maison qui accueille plusieurs générations. Les familles ont formé une association afin que les bénéfices du tourisme leurs soient redistribués. Encore une fois il n'y a que Marine qui leur amène des visiteurs et ce sont des gens charmants.
En Amazonie il y a quelques villages d'indigènes "non contactés". Ils sont dans une zone essentiellement située au Pérou et Brésil. Il est formellement interdit d'aller les déranger. Ils ont déjà été en contact avec des individus de notre civilisation contemporaine mais très peu et il y a une convention respectée par les pays amazoniens pour ne pas entrer sur leurs territoires. Pour ce qui concerne les indigènes amazoniens colombiens des rives de l'amazone ils sont aidés financièrement par le gouvernement pour faire perdurer leurs traditions, leurs savoirs ancestraux et protéger la faune et la flore amazoniennes. Chaque village a une école financée par l'état et il y a un hôpital à Leticia et à Puerto Narino. Ces communautés sont assemblées en grandes alliances et ont leur propre gouvernance.
Après le déjeuner, une balade d'une heure est prévue. Fabienne fait sa flemmarde et préfère faire la sieste. Isa y va et est enchantée par la balade. Cette partie de la forêt que nous parcourons en 2h30 est une forêt secondaire, dont de grandes parties ont été autrefois exploitées pour le caoutchouc. Aujourd'hui la flore a repris place mais la végétation fait moins "jungle" touffue.
Nous ne manquons pas d'avoir notre douche tropicale et comme d'habitude, la dernière goutte tombée on suffoque de chaud dans nos bottes et sous la cape de pluie. Alors, Isa fait ce qu'il ne faut surtout pas faire... relever les manches et aérer ses pieds...car après la pluie les moustiques redoublent d'attaques et voilà le résultat.
A son retour nous reprenons le bateau. Il est 17h30 et l'objectif est d'aller voir des caïmans (enfin surtout leurs yeux) sur un lac de nuit. Belle balade sur le fleuve et lorsque nous bifurquons dans un petit bras de ce fleuve l'eau change et devient noire. L'ambiance devient inquiétante.
Nous arrivons au bas d'une petite forêt qu'il faut traverser de nuit pendant 5 bonnes minutes. Nous accostons et entendons un drôle de bruit, comme des grognements sourds et sporadiques. Un de nos accompagnateurs nous dit qu'il s'agit d'un jaguar. Pour l'instant il ne veut pas descendre de la barque...il écoute...puis à voix basse nous dit que le jaguar semble être sur une autre rive, plus loin...et le top "descente de la barque" est donné. Isa prend un peu peur mais décide tout de même d'y aller car nous leur faisons entièrement confiance. Nous cheminons donc dans le noir à la queue leu leu et arrivons sur les rives du lac où nous entendons tout d'abord les coassements de grenouilles. Puis un de nos accompagnateurs se met à imiter l'appel des caïmans et on attend en scrutant le petit lac avec notre lampe de poche...tout dun coup des yeux jaunes commencent à apparaître. Même si on ne voit pas vraiment le corps des caimans c'est assez impressionnant d'autant plus que notre second compagnon et Marine, eux, ne cessent de balayer nos arrières de leur lampe torche au cas où le jaguar ou un caïman arriverait par derrière. Les caïmans se méfient beaucoup des humains mais bon, vaut mieux être prudents.
Au bout d'une demie heure nous repartons... c'est la pleine lune. Pour rejoindre l'Amazone la tache est délicate car la nuit est bien noire maintenant et les arbres en arche au dessus de nous masque la lumière lunaire. Quand la barque arrive sur le bras principal Marine fait arrêter le moteur et nous nous mettons à ramer lentement pour écouter le bruit de la forêt et c'est splendide.
Puis nos accompagnateurs se mettent à nous raconter des histoires de frères qui se perdent dans la forêt, d'annacondas de 13 mètres et d'autres légendes. Sous cette lune on se dit que nous avons de la chance de vivre ces moments ... en France, à cet instant c'est mardi 5 décembre et il est 2h30 à la MAS de la Sèvres.
Il est tard, nous remettons le moteur et arrivons pour le dîner, le meilleur que nous ayons fait en Colombie jusque là. De 18h à 22h il y a de l'électricité dans les villages alors en cette période de Noël on illumine les maisons. Ces villages sont à la fois très rudimentaires dans leur confort (du moins de notre point de vue) et en même temps ressemblent à beaucoup de villages français ;-)
Tout à coup notre hôte revient dune discussion qu'il a eue avec d'autres membres de leur communauté. Il nous signale que l'alliance des communautés à laquelle son village est rattaché vient de décider un mouvement de grèves pour demain. Pour la première fois de leur histoire, les indigènes ont décidé de se mobiliser et des grèves vont bloquer tout le fleuve à partir de 8 heures. Ils veulent contraindre le maire de Puerto Narino de leur verser la subvention annuelle que l'état verse aux communautés... voilà 11 mois que le maire ne leur a toujours rien versé de façon complètement illégale. Par ailleurs, leur hôpital a de graves problèmes de compétences et d'organisation. Les bons médecins ne se bousculent pas pour exercer en Amazonie. Or, dernièrement il y a encore eu un mort pour cause de non prise en charge par le médecin de l'hôpital. Ce n'est pas la première fois, notre hôte à lui même perdu un de ses enfants pour non prise en charge par le médecin de l'hôpital. ..
L'annonce de la grève perturbe notre programme du lendemain. Ce qui est certain c'est qu'il tombe à l'eau et que si nous ne voulons pas rester bloquées au village pour une quinzaine de jours alors, avant tout, il faut qu'on bouge tôt. Petit déjeuner 6h15 et départ 7 heures pour dépasser le point de blocage de Puerto Nariño.
Quand on arrive, les communautés tiennent une AG et le blocage n'est pas encore en place car le préfet vient d'arriver à la mairie et les grévistes attendent un peu. Nous aussi, nous attendons car peut être que si les choses s'arrangent sans grève alors nous pourrons nous engager vers un lac où il y a de nombreux dauphins roses. Alors nous nous installons prendre un café à côté de la mairie en écoutant les harangues. .. Par réflexe on allume nos portables pour voir si par hasard, ici, il y aurait du réseau. ..oui, on capte. ..on capte un message de ma soeur et de Corentin... un dauphin fait un petit saut hors de l'eau. .. et Corentin que nous réussissons à joindre nous apprend que Marilou était décédée la nuit dernière. ..à l'heure où nous ramions en silence sous la lune.
vendredi 15 décembre 2017
Amazonie, au sein du coeur vert planétaire (2/3)
Dimanche 3 déc
Nous commençons notre périple vers la communauté qui réunit les ethnies Bora et Huitoto où nous passerons la nuit. Ces villages ne sont pas sur la rive de l'Amazone mais au nord de Leticia au sein de la forêt primaire à la lisière du Brésil.
Cependant, avant de quitter Leticia nous allons au marché acheter tout ce dont nous allons avoir besoin pour le déjeuner dîner et petit déjeuner du lendemain.
Marine privilégie les producteurs locaux auprès desquels nous allons choisir les fruits (nombreux car Marine veut nous les faire découvrir sous toutes leurs formes et en offrir également à nos hôtes), quelques légumes, des poissons ( 4 sortes dont des pirañas) et de l'amidon de manioc.
Nous remplissons deux grands sacs et en sortant du marché nous prenons un taxi qui nous emmène à une vingtaine de kilomètres de Leticia à l'endroit le plus proche de la communauté qui va nous être présenter . La majorité d'entre eux habitent en village, dans des maisons qui se détériorent rapidement et doivent être recontruites tous les 8 ou 10 ans. Cependant nous n'allons pas passer les 24h à venir avec eux mais avec des membres de leur famille qui habitent plus loin dans la forêt.
Après une petite marche de 10 minutes nous arrivons à la maloca, grande maison communautaire de la tribu des fils de la coca et du tabac et du manioc doux où certains vivent et où les autres viennent quand ils le souhaitent.
En ce moment, dans la maloca il y a l'ancien et sa femme ainsi que leur petite fille de 16 ans et sa propre fille de 18 mois environ. Il y a également un monsieur qui est de passage qui revient régulièrement mais qui n'est pas forcément apprécié car il dénigre la coca. Cependant, ça ne se fait pas de renvoyer quelqu'un, la maloca est ouverte à tout le monde donc il peut habiter là comme il veut même si sa présence et ses mauvaises paroles entraînent des manifestations hostiles de la part des esprits - un jeune homme va subir une attaque invisible qui lui griffe le dos et une poule qui allait très bien va mourir dans la nuit...si,si).
Dans cette ethnie des "fils de la coca, du tabac et du manioc doux" les hommes préparent et consomment la coca et les femmes cultivent le potager et tout particulièrement le manioc doux.
Nous déposons toutes les courses à une vieille dame (nous apprendrons ensuite qu'elle est mère de 10 enfants) qui va nous préparer tous les repas et que Marine appelle Mamita. Mamita ne vient qu'à la journée sinon elle habite dans une maison en bois au village.
Pendant qu'elle s'affaire nous allons visiter le potager : pas vraiment de légumes à part le manioc, mais plutot des arbres fruitiers, des ananas, de la Stevia, et toutes sortent de fruits dont un pour se teindre les cheveux en noir et enfin, surtout, de la coca !
Quand nous revenons, un super repas nous attend. Salade, poisson cuit en papillote dans des feuilles, banane plantin sucrée et galette de manioc ainsi qu'un fabuleux jus de fruit.
Nous mangeons dehors sur une table en bois spécialement construite pour les touristes que Marine amène. Mais comme les tables ne sont pas des éléments qu'ils utilisent, les proportions ne sont pas vraiment respectées ! Le plateau de la table est très haut, même Isa parait toute petite ;-)
Chez les indigènes, pas de repas familiaux. La maman fait le repas le matin et chacun pioche quand il en a envie au fil de la journée. Eux mangent très peu de légumes et se nourrissent essentiellement de poisson grillé ou en papillote et de galettes de manioc et de fruits.
Ensuite nous installons nos hamacs moustiquaires dans lesquels nous faisons une petite sieste pour tester la meilleure façon de dormir. Pour être à l'aise il faut s'étendre en diagonale et ainsi le hamac se tend un peu à plat ce qui est beaucoup plus confortable. A l'étage dormiront l'ancien, sa femme et ses petites filles.
Puis il est temps d'entamer une marche en forêt de 3 heures.
Nous ne pouvons pas vous raconter tout ce qu'on a appris depuis notre lever jusqu'au coucher...c'est phénoménal ! Et là, dans cette forêt primaire (c'est à dire qui n'a jamais été défrichee et exploitée par l'homme) nous verrons et entendrons d'incroyables choses, nous nous ferons expliquer comment et avec quelles plantes ils se soignent, comment ils font des pièges, comment chaque bruit, chaque trace est repéré pour une future exploitation lors des sorties de chasse. Nous entendrons des singes mais n'aurons pas la chance de les voir, juste leurs traces dans les arbres qui s'agitent. Nous éviterons les toiles et les araignées, nous contournerons les serpents qui se confondent avec les branches au sol, nous repérerons les termitieres accrochées aux arbres, découvrirons l'arbre dont tout jeune indigène doit se servir pour fabriquer LE manche de sa machette et comme Marine fait décidément très bien les choses nous aurons même droit à une averse tropicale. C'est bizarre car tout d'abord on sent le vent qui se lève, puis on entend du bruit comme si on s'approchait d'une grosse cascade et puis d'un coup c'est le déluge !
Au retour nous nous changeons. Tout est mouillé par l'humidité ambiante et la sueur, nous faisons une toilette/lingettes. Ici pas de douche juste une rivière où ils font la vaisselle, lavent le linge et se lavent aussi mais nous ne sommes pas tentées. Les rivieres sont propres, non polluées mais l'aspect de l'eau est toujours un peu jaune/marron du fait des alluvions, de la décomposition des feuilles des arbres qui sont principalement des arbres palmes donc huileux. Ainsi, la surface de l'eau peut parfois sembler huileuse, voir irisée comme si elle avait des résidus de gazoil...mais non ce ne sont que les palmes qui font ça. C'est une vie particulière car il y a toujours beaucoup de boue et pas vraiment de possibilité de sécher le linge...
Moitié sèches nous nous reposons 1/2 heure en regardant l'ancien tirer des tiges des lianes ramassées dans la forêt et avec lesquelles il tresse ensuite des paniers.
Nous attendons la nuit pour retourner vers le potager et la forêt et voir des tarentules car elles ne sortent que la nuit. Les tarentules sont des araignées qui ne tissent pas de toile. Elles vivent dans des trous, des terriers et à la nuit tombée elles sortent pour chasser en direct leurs proies. Elles n'attaquent pas l'homme sauf si on leur marche dessus...on a intérêt à ne pas oublier sa torche et à regarder où on met les pieds !
Ensuite dîner aux chandelles dehors avec Marine. Soupe de poissons aux légumes excellente puis nous avons l'honneur d'êtres admises au cercle des hommes. Les hommes qui habitent le village un peu plus loin, rejoignent la maloca et ils discutent de ce qui s'est passé dans la journée, s'il y a eu des problèmes et dans ce cas échangent sur les solutions à adopter etc... L'ancien est là pour donner la parole de vie. Ils consomment la coca qui a été préparée dans la journée et le tabac pour avoir le savoir et respecter les règles ancestrales et se connecter avec dieu et un savoir universel.
L'ancien transmet la culture aux plus jeunes et tous ces hommes doivent prendre soin de la communauté, de la nature, des animaux et organiser le lendemain et faire en sorte que le lendemain se passe bien. Par exemple s'il y a chasse le lendemain ils vont parler avec l'esprit protecteur des animaux. Ils lui demandent l'autorisation pour que l'esprit de la forêt ne cache pas les animaux aux chasseurs. S'ils ne le font pas ils croient que la chasse ne sera pas bonne.
En fait le produit fini qu'ils consomment (coca en poudre mélangée à de la cendre d'une palme particulière) s'appelle Mambé donc on dit qu'ils "mambianent" pendant tout ce temps là. Les femmes ne sont pas présentes mais elles le sont par l'esprit car elles préparent une boisson sucrée que les hommes consomment et de ce fait elles amènent la douceur dans la parole et c'est très très important.
Pour le soir où nous y sommes, on va pouvoir discuter avec l'ancien qui nous explique tout ça mais il parle très doucement et prend son temps.... et Fab fait tout son possible pour ne pas s'endormir ! Marine nous traduit tout c'est hyper intéressant, très complexe dans les rapports hommes/femmes ou hommes/dieux décrits et on essaye à défaut d'adhérer au moins d'entendre avec bienveillance ce qu'ils ont la gentillesse de partager avec nous. Mais il nous faut abréger car ils doivent se retrouver entre vrais "mambianeurs".
Cela fait rire tout le monde car Marine alors qu'elle est femme et étrangère à la communauté aime en prendre quelquefois et cela ne plaît pas à l'ancien !
Même si le manbé est fait à partir de la coca cela ne produit pas du tout les effets de la cocaïne du tout. Il permet d'être en contact avec les dieux. C'est surtout le tabac préparé en une espèce de crème qu'ils sucent sur un bâton qui fait de l'effet. Si on en prend trop cela fait tourner la tête et constitue une sorte de purge. En petite dose et associée à la coca cela booste un peu, permet de lutter contre la fatigue et donc de s'endormir tard en protégeant les femmes et les enfants des animaux dangereux et des mauvais esprits.
La coca représente la féminité et le tabac la masculinité c'est pour avoir la sagesse de l'une et la force de l'autre qu'ils prennent les deux en même temps.
Nous rejoignons nos hamacs et on s'endort en écoutant les hommes parler....
Mais la nuit il y a du bruit, pleins de bruits divers qui nous réveillent par moments. Coqs, oiseaux, singes ??
Il y aurait encore des dizaines de choses a vous raconter sur cette journée mais les mots et les photos ne suffisent pas...Cette journée a été magique et douce...hormis les hordes de moustiques qui ont tendance à fondre sur nous malgré nos manches et pantalons longs. Vivement le lendemain ...
Nous commençons notre périple vers la communauté qui réunit les ethnies Bora et Huitoto où nous passerons la nuit. Ces villages ne sont pas sur la rive de l'Amazone mais au nord de Leticia au sein de la forêt primaire à la lisière du Brésil.
Cependant, avant de quitter Leticia nous allons au marché acheter tout ce dont nous allons avoir besoin pour le déjeuner dîner et petit déjeuner du lendemain.
Marine privilégie les producteurs locaux auprès desquels nous allons choisir les fruits (nombreux car Marine veut nous les faire découvrir sous toutes leurs formes et en offrir également à nos hôtes), quelques légumes, des poissons ( 4 sortes dont des pirañas) et de l'amidon de manioc.
Nous remplissons deux grands sacs et en sortant du marché nous prenons un taxi qui nous emmène à une vingtaine de kilomètres de Leticia à l'endroit le plus proche de la communauté qui va nous être présenter . La majorité d'entre eux habitent en village, dans des maisons qui se détériorent rapidement et doivent être recontruites tous les 8 ou 10 ans. Cependant nous n'allons pas passer les 24h à venir avec eux mais avec des membres de leur famille qui habitent plus loin dans la forêt.
Après une petite marche de 10 minutes nous arrivons à la maloca, grande maison communautaire de la tribu des fils de la coca et du tabac et du manioc doux où certains vivent et où les autres viennent quand ils le souhaitent.
En ce moment, dans la maloca il y a l'ancien et sa femme ainsi que leur petite fille de 16 ans et sa propre fille de 18 mois environ. Il y a également un monsieur qui est de passage qui revient régulièrement mais qui n'est pas forcément apprécié car il dénigre la coca. Cependant, ça ne se fait pas de renvoyer quelqu'un, la maloca est ouverte à tout le monde donc il peut habiter là comme il veut même si sa présence et ses mauvaises paroles entraînent des manifestations hostiles de la part des esprits - un jeune homme va subir une attaque invisible qui lui griffe le dos et une poule qui allait très bien va mourir dans la nuit...si,si).
Dans cette ethnie des "fils de la coca, du tabac et du manioc doux" les hommes préparent et consomment la coca et les femmes cultivent le potager et tout particulièrement le manioc doux.
Nous déposons toutes les courses à une vieille dame (nous apprendrons ensuite qu'elle est mère de 10 enfants) qui va nous préparer tous les repas et que Marine appelle Mamita. Mamita ne vient qu'à la journée sinon elle habite dans une maison en bois au village.
Pendant qu'elle s'affaire nous allons visiter le potager : pas vraiment de légumes à part le manioc, mais plutot des arbres fruitiers, des ananas, de la Stevia, et toutes sortent de fruits dont un pour se teindre les cheveux en noir et enfin, surtout, de la coca !
Quand nous revenons, un super repas nous attend. Salade, poisson cuit en papillote dans des feuilles, banane plantin sucrée et galette de manioc ainsi qu'un fabuleux jus de fruit.
Nous mangeons dehors sur une table en bois spécialement construite pour les touristes que Marine amène. Mais comme les tables ne sont pas des éléments qu'ils utilisent, les proportions ne sont pas vraiment respectées ! Le plateau de la table est très haut, même Isa parait toute petite ;-)
Chez les indigènes, pas de repas familiaux. La maman fait le repas le matin et chacun pioche quand il en a envie au fil de la journée. Eux mangent très peu de légumes et se nourrissent essentiellement de poisson grillé ou en papillote et de galettes de manioc et de fruits.
Ensuite nous installons nos hamacs moustiquaires dans lesquels nous faisons une petite sieste pour tester la meilleure façon de dormir. Pour être à l'aise il faut s'étendre en diagonale et ainsi le hamac se tend un peu à plat ce qui est beaucoup plus confortable. A l'étage dormiront l'ancien, sa femme et ses petites filles.
Puis il est temps d'entamer une marche en forêt de 3 heures.
Nous ne pouvons pas vous raconter tout ce qu'on a appris depuis notre lever jusqu'au coucher...c'est phénoménal ! Et là, dans cette forêt primaire (c'est à dire qui n'a jamais été défrichee et exploitée par l'homme) nous verrons et entendrons d'incroyables choses, nous nous ferons expliquer comment et avec quelles plantes ils se soignent, comment ils font des pièges, comment chaque bruit, chaque trace est repéré pour une future exploitation lors des sorties de chasse. Nous entendrons des singes mais n'aurons pas la chance de les voir, juste leurs traces dans les arbres qui s'agitent. Nous éviterons les toiles et les araignées, nous contournerons les serpents qui se confondent avec les branches au sol, nous repérerons les termitieres accrochées aux arbres, découvrirons l'arbre dont tout jeune indigène doit se servir pour fabriquer LE manche de sa machette et comme Marine fait décidément très bien les choses nous aurons même droit à une averse tropicale. C'est bizarre car tout d'abord on sent le vent qui se lève, puis on entend du bruit comme si on s'approchait d'une grosse cascade et puis d'un coup c'est le déluge !
Au retour nous nous changeons. Tout est mouillé par l'humidité ambiante et la sueur, nous faisons une toilette/lingettes. Ici pas de douche juste une rivière où ils font la vaisselle, lavent le linge et se lavent aussi mais nous ne sommes pas tentées. Les rivieres sont propres, non polluées mais l'aspect de l'eau est toujours un peu jaune/marron du fait des alluvions, de la décomposition des feuilles des arbres qui sont principalement des arbres palmes donc huileux. Ainsi, la surface de l'eau peut parfois sembler huileuse, voir irisée comme si elle avait des résidus de gazoil...mais non ce ne sont que les palmes qui font ça. C'est une vie particulière car il y a toujours beaucoup de boue et pas vraiment de possibilité de sécher le linge...
Moitié sèches nous nous reposons 1/2 heure en regardant l'ancien tirer des tiges des lianes ramassées dans la forêt et avec lesquelles il tresse ensuite des paniers.
Nous attendons la nuit pour retourner vers le potager et la forêt et voir des tarentules car elles ne sortent que la nuit. Les tarentules sont des araignées qui ne tissent pas de toile. Elles vivent dans des trous, des terriers et à la nuit tombée elles sortent pour chasser en direct leurs proies. Elles n'attaquent pas l'homme sauf si on leur marche dessus...on a intérêt à ne pas oublier sa torche et à regarder où on met les pieds !
Ensuite dîner aux chandelles dehors avec Marine. Soupe de poissons aux légumes excellente puis nous avons l'honneur d'êtres admises au cercle des hommes. Les hommes qui habitent le village un peu plus loin, rejoignent la maloca et ils discutent de ce qui s'est passé dans la journée, s'il y a eu des problèmes et dans ce cas échangent sur les solutions à adopter etc... L'ancien est là pour donner la parole de vie. Ils consomment la coca qui a été préparée dans la journée et le tabac pour avoir le savoir et respecter les règles ancestrales et se connecter avec dieu et un savoir universel.
L'ancien transmet la culture aux plus jeunes et tous ces hommes doivent prendre soin de la communauté, de la nature, des animaux et organiser le lendemain et faire en sorte que le lendemain se passe bien. Par exemple s'il y a chasse le lendemain ils vont parler avec l'esprit protecteur des animaux. Ils lui demandent l'autorisation pour que l'esprit de la forêt ne cache pas les animaux aux chasseurs. S'ils ne le font pas ils croient que la chasse ne sera pas bonne.
En fait le produit fini qu'ils consomment (coca en poudre mélangée à de la cendre d'une palme particulière) s'appelle Mambé donc on dit qu'ils "mambianent" pendant tout ce temps là. Les femmes ne sont pas présentes mais elles le sont par l'esprit car elles préparent une boisson sucrée que les hommes consomment et de ce fait elles amènent la douceur dans la parole et c'est très très important.
Pour le soir où nous y sommes, on va pouvoir discuter avec l'ancien qui nous explique tout ça mais il parle très doucement et prend son temps.... et Fab fait tout son possible pour ne pas s'endormir ! Marine nous traduit tout c'est hyper intéressant, très complexe dans les rapports hommes/femmes ou hommes/dieux décrits et on essaye à défaut d'adhérer au moins d'entendre avec bienveillance ce qu'ils ont la gentillesse de partager avec nous. Mais il nous faut abréger car ils doivent se retrouver entre vrais "mambianeurs".
Cela fait rire tout le monde car Marine alors qu'elle est femme et étrangère à la communauté aime en prendre quelquefois et cela ne plaît pas à l'ancien !
Même si le manbé est fait à partir de la coca cela ne produit pas du tout les effets de la cocaïne du tout. Il permet d'être en contact avec les dieux. C'est surtout le tabac préparé en une espèce de crème qu'ils sucent sur un bâton qui fait de l'effet. Si on en prend trop cela fait tourner la tête et constitue une sorte de purge. En petite dose et associée à la coca cela booste un peu, permet de lutter contre la fatigue et donc de s'endormir tard en protégeant les femmes et les enfants des animaux dangereux et des mauvais esprits.
La coca représente la féminité et le tabac la masculinité c'est pour avoir la sagesse de l'une et la force de l'autre qu'ils prennent les deux en même temps.
Nous rejoignons nos hamacs et on s'endort en écoutant les hommes parler....
Mais la nuit il y a du bruit, pleins de bruits divers qui nous réveillent par moments. Coqs, oiseaux, singes ??
Il y aurait encore des dizaines de choses a vous raconter sur cette journée mais les mots et les photos ne suffisent pas...Cette journée a été magique et douce...hormis les hordes de moustiques qui ont tendance à fondre sur nous malgré nos manches et pantalons longs. Vivement le lendemain ...
Vous aussi vous irez en Amazonie ?
Pour joindre Marine c'est simple
http://diversunivers.wixsite.com/francais/
http://diversunivers.wixsite.com/francais/
mercredi 13 décembre 2017
Amazonie, au sein du coeur vert planétaire (1/3)
Bogota > Leticia
2 décembre
Notre destination est comme une île au sein d'un océan de forêts primaires et secondaires. Aucune route pour y accéder.. .seulement l'avion ou bien la voie fluviale à partir du Pérou ou du Brésil. Mais nous, nous sommes en Colombie donc ce sera la voie des airs.
Puis nous longeons l'Amazone. On est samedi, tout le monde se détend en buvant de la bière ou de la Caipirina, boisson nationale du Brésil. Les femmes arrivent bien habillées, maquillées pour faire la fête qui commence à battre son plein bien qu'il ne soit que 16 heures.
Ensuite nous faisons un tour dans un petit zoo militaire pour voir les animaux qui sont recueillis car blessés ou malades puis relâchés dès que possible. Il y a même un guépard qui a été adopté tout petit par une personne qui n'a plus su quoi en faire une fois devenu adulte, comme quoi il y a des c... partout.
Vous aussi vous irez en Amazonie ?
2 décembre
Notre destination est comme une île au sein d'un océan de forêts primaires et secondaires. Aucune route pour y accéder.. .seulement l'avion ou bien la voie fluviale à partir du Pérou ou du Brésil. Mais nous, nous sommes en Colombie donc ce sera la voie des airs.
Nous quittons Bogotá pour atterrir à l'aéroport "international" de Leticia ! Une salle qui fait office d'arrivée et de départ dans laquelle le caroussel pour les bagages ne fonctionne pas. Nous attendons patiemment que tous les bagages arrivent au compte goutte et nous payons une taxe de 10 euros pour contribuer à la sauvegarde écologique de l'Amazonie.
En arrivant en taxi nous sommes surprises par la grandeur de Letitia. Et pour cause, il y a quand même 40 000 habitants dans cette ville qui est la préfecture de la région Amazonienne. Il y a 2 villes en amazonie colombienne et sinon ce ne sont que de petits villages indigènes le long du fleuve ou dans la forêt.
Ceci dit, Leticia c'est grand mais quand même très villageois, pas de batiments de plus d'un étage.
Arrivées à l'hôtel, Marine qui sera notre guide durant 4 jours, nous rejoint.
Elle est française installée depuis 7 ans à Leticia. Il est 13h et allons déjeuner ensemble. Ici les menus comprennent : la soupe, le plat et la boisson à base de fruits du coin. Tout ça pour 2,80 euros en moyenne.
Elle nous explique sur une grande carte le chemin que nous allons parcourir et les ethnies que nous allons rencontrer. Nous aurons l'occasion de le constater, émerveillées tout au long des jours à venir : Marine est un puit de connaissances concernant l'Amazonie (son histoire, sa géographie, la faune, la flore, les indigènes...) et de bienveillance. Un vrai bonheur !
Puis direction le port pour voir l'Amazone... là où nous sommes le fleuve n'est pas très large car il ne s'agit que d'un bras. Avec les fluctuations du niveau du fleuve entre saison seche et saison humide le cours de l'Amazone se déporte régulièrement du nord au sud ou vice versa en créant de multiples iles. En face nous, une île s'est formée sur 30 ans avec les sédiments déposés par l'eau (la hauteur de l'eau varie de 8 à 15 mètres en fonction de la saison) et cette île est Péruvienne.
Sur notre gauche, le Brésil où nous allons aller en tuktuk.
Letitia et Tabatinga se touchent et on sait que l'on passe d'un pays à l'autre seulement quand on passe sous un portique au dessus de la route. Pas de douane, pas de passeport.
A Tabatinga nous allons au marché et nous y découvrons de nouveaux fruits et de nouveaux légumes. Nous avons maintenant une.bonne expérience des marchés tropicaux et pourtant ces quelques jours amazoniens vont nous permettre de découvrir des saveurs toutes nouvelles pour nous. On aura souvent l'impression de boire des jus "multifruits". Nous y retrouvons également des fruits comme les lechies à l'intérieur et avec le même goût mais qui en revanche sont très différents de l'extérieur puisqu'on dirait du raisin noir.
En arrivant en taxi nous sommes surprises par la grandeur de Letitia. Et pour cause, il y a quand même 40 000 habitants dans cette ville qui est la préfecture de la région Amazonienne. Il y a 2 villes en amazonie colombienne et sinon ce ne sont que de petits villages indigènes le long du fleuve ou dans la forêt.
Ceci dit, Leticia c'est grand mais quand même très villageois, pas de batiments de plus d'un étage.
Arrivées à l'hôtel, Marine qui sera notre guide durant 4 jours, nous rejoint.
Elle est française installée depuis 7 ans à Leticia. Il est 13h et allons déjeuner ensemble. Ici les menus comprennent : la soupe, le plat et la boisson à base de fruits du coin. Tout ça pour 2,80 euros en moyenne.
Elle nous explique sur une grande carte le chemin que nous allons parcourir et les ethnies que nous allons rencontrer. Nous aurons l'occasion de le constater, émerveillées tout au long des jours à venir : Marine est un puit de connaissances concernant l'Amazonie (son histoire, sa géographie, la faune, la flore, les indigènes...) et de bienveillance. Un vrai bonheur !
Puis direction le port pour voir l'Amazone... là où nous sommes le fleuve n'est pas très large car il ne s'agit que d'un bras. Avec les fluctuations du niveau du fleuve entre saison seche et saison humide le cours de l'Amazone se déporte régulièrement du nord au sud ou vice versa en créant de multiples iles. En face nous, une île s'est formée sur 30 ans avec les sédiments déposés par l'eau (la hauteur de l'eau varie de 8 à 15 mètres en fonction de la saison) et cette île est Péruvienne.
Sur notre gauche, le Brésil où nous allons aller en tuktuk.
Letitia et Tabatinga se touchent et on sait que l'on passe d'un pays à l'autre seulement quand on passe sous un portique au dessus de la route. Pas de douane, pas de passeport.
A Tabatinga nous allons au marché et nous y découvrons de nouveaux fruits et de nouveaux légumes. Nous avons maintenant une.bonne expérience des marchés tropicaux et pourtant ces quelques jours amazoniens vont nous permettre de découvrir des saveurs toutes nouvelles pour nous. On aura souvent l'impression de boire des jus "multifruits". Nous y retrouvons également des fruits comme les lechies à l'intérieur et avec le même goût mais qui en revanche sont très différents de l'extérieur puisqu'on dirait du raisin noir.
Puis nous longeons l'Amazone. On est samedi, tout le monde se détend en buvant de la bière ou de la Caipirina, boisson nationale du Brésil. Les femmes arrivent bien habillées, maquillées pour faire la fête qui commence à battre son plein bien qu'il ne soit que 16 heures.
Ensuite nous faisons un tour dans un petit zoo militaire pour voir les animaux qui sont recueillis car blessés ou malades puis relâchés dès que possible. Il y a même un guépard qui a été adopté tout petit par une personne qui n'a plus su quoi en faire une fois devenu adulte, comme quoi il y a des c... partout.
Dans ce domaine militaire on peut également voir un gros avion capturé aux narco trafiquants locaux. Cette partie de l'Amazonie, zone franche à cheval sur 3 pays est une zone parfaite pour les activités illicites. On dit meme que les narco trafiquants ont un petit sous marin pour naviguer incognito dans l'Amazone.
Retour en Colombie, au centre de Leticia pour la découverte de la boisson d'Açai. C'est une palme dont les baies sont très prisées même si l'extraction de la pulpe et de la peau est longue car il y a très peu de pulpe et peu sur chaque baie, le noyau représente environ 95% du fruit ! En fait il s'agit plus d'une compotée glacée et sucrée qu'une boisson et elle est très rafraîchissante. Cette boisson a la particularité d'être un super anti oxidant et de rendre très très malade si on boit de l'alcool dans les heures de sa digestion. Donc pas de bière pour nous ce soir la !
Retour en Colombie, au centre de Leticia pour la découverte de la boisson d'Açai. C'est une palme dont les baies sont très prisées même si l'extraction de la pulpe et de la peau est longue car il y a très peu de pulpe et peu sur chaque baie, le noyau représente environ 95% du fruit ! En fait il s'agit plus d'une compotée glacée et sucrée qu'une boisson et elle est très rafraîchissante. Cette boisson a la particularité d'être un super anti oxidant et de rendre très très malade si on boit de l'alcool dans les heures de sa digestion. Donc pas de bière pour nous ce soir la !
Pendant que nous dégustons l'Açai, des perruches arrivent en couple en très grand nombre, par grandes vagues à la tombée de la nuit. Le bruit est vraiment très impressionnant. Nous allons dans le parc Santender où toutes ces perruches se retrouvent dans les arbres pour y passer la nuit.
Il est 18 heures nous rentrons à notre hébergement . Marine nous donne rendez vous le lendemain à 8h30 et nous partirons pour 3 jours à la rencontré des amazoniens.
Le temps de ranger nos affaires, de préparer notre sac à dos du lendemain avec les t-shirts à manches longues, anti moustiques lampe torche etc... et de prendre une douche (froide comme partout en Colombie !) nous sommes crevées. On mange des cornflakes à même la boite, des petits gâteaux et au lit on dort. Il doit être 20 heures. ..
Pour joindre Marine c'est simple
http://diversunivers.wixsite.com/francais/
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