Potosi du 8 au 10 avril
À Potosi tout tourne autour des mines (15000 mineurs) qui ont fait de cette ville, au XVI et XVII siècle, la plus importante ville du monde en nombre d'habitants et en valeur produite (bien avant Paris, Londres, Lisbonne ou bien encore Rome ou Séville).
De ces mines était extrait de l'argent, le Cerró Rico qui domine la ville ayant d'énormes filons exploités au XVI siècle par les espagnols en envoyant creuser les indiens Boliviens. Avec tout cet argent l'idée de frapper monnaie à Potosi s'est imposée.
Du coup, aujourd'hui, il n'y a pas grand chose à voir à Potosi si ce n'est des maisons coloniales cachées derrière des monceaux de lignes électriques
une Casa de la moneda (Maison de la monnaie) où était frappée la monnaie
et les mines qui continuent à être exploitées en particulier pour le zinc, le plomb, l'étain et un peu d'argent dans l'attente de retomber sur un gros filon.
Il y a 50 ans l'état Bolivien a voulu fermer les mines, non rentables. les mineurs de Potosi se sont donc regroupés en coopératives et continuent à faire leur métier mais en devant acheter individuellement tous leurs équipements.
Une autre façon pour eux d'augmenter leurs revenus a été d'ouvrir les mines aux visiteurs.
Alors pourquoi le titre de ce post "Shopping dynamite et feuilles de coca" ?
Tout simplement parce qu'on s'est finalement décidées à aller visiter une mine et qu'il a fallu auparavant aller acheter quelques "cadeaux" pour les remercier de nous laisser entrer dans la mine et perturber leur travail. Nous avons acheté 2 bâtons de dynamite , une grande bouteille de jus de fruit et un grand sac de feuilles de coca. Ces dernières sont primordiales car de 2h du matin à 13h de l'après midi ils ne mangent pas et ne tiennent que grâce à la Coca.
Avant et...après !
Et mieux que les photos, vu qu'on a un point internet qui permet la mise en ligne de vidéo visitez la mine avec nous et lisez le récit de Fab !
Le guide que nous avons choisi est un ancien mineur. Pour qu'on soit au plus près de la vie des mineurs il nous a fait aller en bus collectif dans lequel tout le monde monte et descend quand il le veut.
Ici ce ne sont pas des mines où l'on descend profond sous la terre. En fait on rentre au bas de la montagne et on s'enfonce dedans.
Les premiers mètres je n'en ai pas eu conscience, surprise par l'allure rapide de la marche dans le tunnel. Il faut se rappeler que c'est une mine en activité et les gars qui poussent les chariots n'ont pas le temps d'attendre.
(Isa le comprend très vite et rebrousse chemin, bien lui en a pris).
Ensuite on avance dans des tunnels très sombres, juste éclairés de notre lampe frontale, marchant dans la boue entre les rails et devant en même temps regarder vers le haut pour ne pas se cogner la tête dans la roche ou dans les poutrelles de soutainement. Je ne vous dis pas le nombre de fois où je me suis cognée et, même avec un casque, ça raisonne dans les cervicales !
J'étais avec un mineur entrainé et avec un couple de trentenaires en pleine forme, autant vous dire que l'allure était vive. Je me suis plus d'une fois retrouvée seule dans mon couloir espérant que je n'aurais pas à choisir entre deux couloirs..De plus comme ils se reposaient en m'attendant dés que j' arrivais on repartait, j'ai cru mourir.
Je voyais bien l'impatience de notre guide mais il n'avait pas précisé que c'était si physique. Il avait même employé le mot "facile" !
Bref une fois engagée pas d'autre choix que de faire de mon mieux... Avançant, souvent pliée en deux, grimpant ou glissant dans des couloirs pleins de boue, dans le silence le plus total sauf à entendre au loin les explosions de dynamite qui vont par 12 pour ouvrir les couloirs.
Nous avons vu des jeunes de 17/18 ans qui eux ne creusent pas mais sont là pour installer les poulies pour remonter les sacs des plus anciens.
Nous avons vu et soupesé les vieux outils dont ils se servent pour creuser la roche et même le jeune homme avec qui nous étions a eu du mal à juste le soulever de terre !
Nous avons vu des gars qui passaient la journée à tirer d'un puits de 15 mètres un sac de 50 Kgs pour le déverser dans un autre puits..
Nous avons vu des gars poussant ou tirant des chariots toute la journée en nage , d' autres pelIetant, d'autres creusant mais, malgré l'effort toujours souriants, nous serrant la main et nous remerciant pour les présents apportés.
Enfin nous avons vu une statue qui représente le diable.
Ces gars sont croyants et superstitieux. Ils pensent que pour que le travail soit si dur c'est qu'il y a un diable. Pour que celui-ci ne soit trop dur avec eux ils lui offrent des cigarettes qu'iIs allument et lui mettent dans la bouche, de la bière et de l'alcool. Ils se réunissent en fin de semaine pour le remercier si la semaine a été bonne et n'a pas vu d'accident et lui demander son indulgence pour la semaine d'après.
Je dois vous dire que je suis ressortie de là un peu secouée. Physiquement cela va sans dire mais aussi par tout le courage et la détermination de ces gars.
Certes ils n'ont pas le choix puisque il n'y a pas d'autre boulot dans la région. Mais, quand on pense qu'en plus ils n'ont pas de salaire fixe puisqu'ils se partagent la vente de ce qu'ils trouvent et que bien souvent ils finissent avec une maladie des poumons, moi je dis "respect".
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9 commentaires:
Indiana Jones Martin , bravo !!! Et toi Isa bravo aussi , ça c'est du détournement de mineurs...vous êtes de vraies aventurières .
Mu
bravo "les aventurières de l'argent perdu" ! beau reportage. Clin d'oeil au plan de fin où Fabienne redonne la caméra à Isa et fait semblant de ressortir de la mine...bien vu
Conclusion , au vu des images dans la mine, sous terre on a le trou de balle phosphorescent !!!!!!
Je le savais, travailler tue !!!!!!!!!!!
A Pierrot : aucune mise en scène ! Nous travaillons maintenant à 2 caméras. Il y avait la gopro dans la mine et moi dehors je filme en attendant avec mon appareil photo...donc la tête de Fab à la sortie de la mine est sa vraie tête !
Je voulais écrire Pierrick ;-)
A Pierrot : aucune mise en scène ! Nous travaillons maintenant à 2 caméras. Il y avait la gopro dans la mine et moi dehors je filme en attendant avec mon appareil photo...donc la tête de Fab à la sortie de la mine est sa vraie tête !
Moi, je dis Chapeau ! Je tire ma révérence à ces mineurs qui bossent comme des fous pour 3 fois rien j'imagine et à notre Fabienne nationale pour sa bravitude. Merci pour cette idée de reportage car cela nous fait découvrir les conditions de vie des autochtones comme on dit.
Votre tour du monde ne sera pas qu'un tour d'agrément. C'est vraiment bien d'avoir eu le courage d'aller visiter cette mine dans des conditions "extrêmes". Bravo les filles !! Là, vous ne nous fêtes guère rêver mais vous nous faites réfléchir... nous les nantis.
Grosses bises. Domi (l'admirative)
Chapeau Messieurs les mineurs
Excellent Fabienne ... Je souffre pour toi ... mais par contre ça devait être fort en émotions.
Bises à très vite pour
d autres aventures.
Fred
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