mardi 1 décembre 2015

Hello, le soleil brille, brille, brille !

Après ces 10 premiers jours de trains, tuk tuk et autres bus nous avions envie d'être un peu plus libres de nos mouvements et de prendre des chemins de traverse.

Nous voici donc à sortir de Bangkok au volant de notre magnifique Toyota blanche, nous fiant à notre gps pour zigzaguer hors de cette ville qui n'en finit pas. Certains nous avaient alarmées sur le fait que conduire à Bangkok était très différent que de conduire dans le reste du pays et qu'ils nous souhaitaient bien du courage... Est ce le fait que nous étions un dimanche, qu'il était midi ? En tout cas Fabienne s'en est sortie comme un chef, réflexes de la conduite à gauche au poil (hormis certains Rd points où la tendance est de vouloir les prendre à l'envers) bref cap vers l'ouest tranquillement. ..

Notre destination est un coin de Thaïlande connu mondialement ;-)
Allez, on laisse un peu de suspens avant de vous dire son nom.

Nous avons beaucoup aimé passer deux jours là bas car nous avons appris beaucoup de choses et en plus nous sommes arrivées la semaine de la commémoration du 70 e anniversaire d'un événement célèbre, avec illuminations, feux d'artifices (j'adoooore les feux d'artifices !) et grande fiesta (et oui, encore !).

C'est une région où nous avons remis à niveau nos cours d'histoire voire même carrément appris un pan d'histoire que la zone Europe ignore souvent.
Quand on parle guerre 39/45 en France tout le monde (sauf Gabrielle, Anne, Yannick et Pierrick. :-)) ..) pense allemands, Hitler, camps de concentration, anglais, Churchill, américains, débarquement, résistance, de Gaulle. .. mais on pense rarement à la partie asiatique du conflit, aux japonais face aux français d'Indochine, aux anglais d'Inde et du sud est asiatique, aux néerlandais d'Indonésie, aux australiens engagés dans les îles du pacifique...

Enfin, nous, c'est certain c'est un pan de l'histoire que nous méconnaissons totalement... Or en face d'un cimetière de guerre nous avons visité un musée qui raconte la construction d'un "chemin de fer de la mort" dans ces années de guerre.

Nous avons revu les japonais sous un autre jour. Aujourd'hui les japonais sont plutôt discrets, lisses et culturellement délicats et hormis dans le domaine touristique et technologique où ils peuvent parfois paraître "envahissants" c'est une nation qui semble on ne peut plus pacifique, la Suisse asiatique (enfin c'est ma perception des choses). Mais, pendant notre visite, nous avons pu nous rappeler que cela n'a pas été toujours le cas, que jusqu'à la dernière guerre mondiale le Japon avait été un envahisseur très entreprenant sur tout le sud est asiatique, Chine compris. Grosso modo, avant et pendant le conflit 39/45, le Japon avait des troupes dans quasi tous les pays sauf Indochine française. Pour ravitailler ses troupes dans chaque pays et en particulier en Birmanie (aujourd'hui Myanmar) il envoyait des cargos. Or le conflit mondial ayant éclaté, quasi tous les cargos japonais étaient attaqués par les alliés . D'où l'idée de construire une voie ferrée qui traverserait la zone montagneuse limitrophe de la Birmanie et la Thaïlande et permettrait un approvisionnement terrestre des troupes en Birmanie. Plus ou moins obligée (par les armes) de se rallier au Japon, la Thailande a donc été le théâtre d'une épopée technique mais d'un désastre humain.

Plus de 50 000 prisonniers de guerre britanniques, néerlandais, australiens mais également 185 000 indonésiens, malaisiens,... traités comme des esclaves, ont construit 415 km de voie ferrée, 680 ponts de bambous, creusé des passages à travers la montagne et tout cela à main quasi nue (pioches, piolets...) avec l'aide d'éléphants. En sous nutrition complète (maxi 2000 calories par jour) et surtout malnutrition car le riz était souvent souillé, arrosé du kérosène lié aux attaques aériennes alliées, cette voie ferrée programmée sur 5 ans a finalement été réalisée en 16 mois au prix de plus de 100 000 morts par la dyssenterie, le choléra et les sévices . ..

Commencée pour partie en Thaïlande et pour une autre en Birmanie la jonction de la voie eut lieu en octobre 1943, fonctionna 20 mois jusqu'à ce jour de novembre 1945 où un des ponts les plus stratégiques de cette voie fut bombardé par les alliés, ce pont est celui de la ville de Kantchanaburi, celui qui enjambe la rivière Kwae autrement dit le "pont de la rivière Kwaï"...




Tous les ans, Kantchanaburi célèbre cette attaque la dernière semaine de novembre en organisant des illuminations du pont (les 2 arches bombardées ont été reconstruites et la voie continue à être utilisée).


Dès la nuit tombée, l'hymne national a retenti (car il faut vous dire qu'en Thailande tout commence et finit par l'hymne,  même au début des séances de cinéma) pendant que le profil du roi etait projeté dans le ciel.



Cette année les illuminations ont été doublées d'un spectacle sons et lumières dans la pure tradition des soap movies asiatiques ... beaucoup d'effets de mise en scène très accentués et répétés 20 fois histoire qu'on comprenne bien le scénario , des effets pyrotechniques saisissants pour simuler le bombardement du pont...Mââââgnifique ! Moi (comme je suis une méchante) j'ai plutôt bien ri, Fabienne a été plus généreuse que moi en trouvant cela très bien ;-) et vous propose de vivre 40 secondes de ce spectacle d'une heure ...



Enfin, j'ai appris que le fameux air sifflé dans le film "Le pont de la rivière Kwaï" n'est pas un air créé pour le film mais une marche militaire composée par un directeur de musique de l'armée britannique en 1914 et que les prisonniers britanniques avaient choisi  de siffler pour se donner du courage dans cet enfer du chemin de fer de la mort...

Donc en résumé un super musée, un cimetière émouvant,





une rivière Et un pont et sympa




 accessible après avoir traversé une zone où se pressent sur plusieurs hectares plus de MILLE échoppes de bouffes, de fringues et de gadgets (les thaïlandais adorent les gadgets made in china), une ville jeune et sympathique bourrée de néons ...



Pour ceux et celles qui aimeraient venir dans cette région il n'y a pas que le pont, c'est également une région montagneuse avec un très joli parc national préservant  une forêt primaire, des cascades et encore des tigres sauvages parait-il.

Allez, nous revoilà en voiture et cap vers le sud, les îles paradisiaques. ..








1 commentaire:

Denise et Annick a dit…

Super les baroudeuses.
Nous avions dormi sur un hôtel flottant à plusieurs heures du pont. Alors relire toute cette partie de l'histoire est d'un grand intérêt pour nous, merci.
À vous les belles plages maintenant, profitez bien.
Bisous.