dimanche 25 décembre 2016

Île Bourbon


Île de la Réunion depuis le 12 décembre  2016

Ouah oh voici déjà + de 2 semaines que nous sommes ici...ici où  ? A l'île de la Réunion bien entendu ; -)  Comment sait-on que nous sommes sur l'île de la Réunion ?

On le sait quand on voit des pancartes d'avertissement pour les requins, quand on boit du rhum Charrette ou du rhum arrangé et de la bière Bourbon dite Dodo et qui est toujours là -lé la- justement quand tu es assoiffée. ..



Mais on sait également qu'on est à la Réunion quand on est accueillies par Wulfran et Maëlys,  qu'ils nous donnent de leur temps pour nous faire découvrir les côtés sauvages du sud de l'île, les anses aux cascades, les jardins exotiques, les vanilleraies de la fameuse vanille bourbon, les marchés avec leurs piments, leurs fruits goûteux comme les petits ananas, les mangues José, les fruits de la passion, les letchis...








En bas à droite de la photo ci dessus : des palmistes.  Ce sont des coeurs de palmiers qui se mangent crus en salade ou cuits en carry. ..excellent ! Le goût et la texture n'ont rien à voir avec les coeurs de palmiers en boîte que l'on trouve en métropole 
On sait aussi qu'on est à la Reunion quand on parcourt une campagne qui déborde d'arbres à letchis ou d'orthensias sauvages ou de champs d'ananas et qu'on passe en moins de 20 mn de 31° en bord de côte à 17° dans les plaines des palmistes en altitude...




On sait qu'on est également à la Réunion quand, allant de Saint en Saint on découvre de jolies maisons comme à St Denis ou tout autre vestige de temps anciens... des temps où il y avait les Nenènes c'est à dire les nounous noires des familles blanches. Une superbe expo nous rappelle leur rôle incroyable car tout en étant des servantes de la famille elles avaient un rôle très important dans l'éducation des enfants de la famille, bien au delà d'un simple rôle de surveillance ou de nourrice. Elles avaient délégation pour donner toute l'éducation sociale de base, pour administrer si besoin des fessées... Une nenène était la mère noire de l'enfant blanc... Quand Raymond Barre (réunionnais d'origine) est revenu sur l'île, après de longues années d'absence, il a fait sa première visite à sa Nenène. ..




Plus haut je disais qu'on allait de Saint en Saint... en effet 90% des villes installées tout autour de l'île ont un nom de Saint... Saint Denis la capitale de l'île puis St Paul, St Gilles, St Leu, St Louis, St Pierre,  St Joseph, St Philippe, St Benoît et St André. ...et quatre Saintes ...Ste Marie, Ste Suzanne, Ste Anne et Ste Rose... Toutes ces villes sont équitablement réparties tout autour de l'île sur le littoral, reliées entre elles par des 4 voies (au moins sur la côte ouest)... et ça c'est quelque chose qui frappe quand on arrive ici : la densité automobile est impressionnante, les réunionnais semblent adorer leurs voitures.

Mais revenons à nos saints qui révèlent une certaine ferveur chrétienne sur l'île même si on peut voir également des mosquées et des temples indous et tamoules et autres églises un peu partout...
OK sur la photo ci dessous il y a comme un intru ; -) mais la présence de la biscuiterie "La trinitaine" confirme l'importance des bretons sur l'île  (même s'ils ne semblent pas forcément très bien perçus. ..affichant avec un peu trop d'insistance, pour un oui pour un non leur drapeau noir et blanc !! )
 

Enfin, on sait qu'on est à la Réunion quand on rencontre ...les réunionnais ! Ils sont classables en 3 catégories : les zoreilles qui sont les blancs récemment installés ou de passage, nommés ainsi car ils penchent la tête et tendent l'oreille pour essayer de comprendre ce qu'on leur dit en créole ! Puis il y a les zor-reoles c'est à dire les zoreilles installés depuis quelques années et intégrés et enfin les créoles. Les créoles peuvent être noirs, blancs, métisses peu importe ils ont fait l'île depuis des générations,  parlent français et créole entre eux.

Quelques soient les origines il y a un truc commun à tous les réunionnais : faire la fête, bien manger, danser, partager. Et si nous avons pris un peu de retard à la rédaction de ce blog c'est que nous avons été bien occupées. ..
Première grande fête : le 20 décembre, la fet'Caf. C'est la fête des Cafres, nom faisant référence aux ancêtres noirs d'origine de la Cafrerie, esclaves noirs du sud Afrique.  Le 20 décembre, jour férié ici, on fête l'abolition de l'esclavage sur l'île en 1848. C'est l'occasion de grandes réunions de familles et d'amis pour rendre hommage aux ancêtres.  Nous avons été invitées chez Kleber et Martine et tous les invités sont arrivés avec leur marmite  (élément indispensable à toute famille réunionnaise) et sa spécialité : des carry, des rougailles de cabris, de canard, de poulet, de morue, des pois, des maïs... des gâteaux de patate douce, des letchis... bref un festin de rois. Beaucoup de rhum, beaucoup de danses et surtout de bonne humeur et de chaleur...merci, merci à tous pour leur accueil ;-)






Allez, on vous retrouve très vite pour vous parler de Noël, du volcan et d'une église sauvée par dieu (si, si c'était même dans le journal), de notre découverte du joyau de l'île : les trois impressionnants cirques de Cilaos, Salazie et Mafate...et tout plein d'autres choses !

Et en attendant le prochain post, voici un petit jeu avec cadeau au vainqueur : pour quelle raison la Réunion se retrouve sans lumières quelques nuits par an ?


samedi 17 décembre 2016

...des gens "bien gentils"

Rodrigues, suite et fin

Ici, les rodrigais disent toujours "bien" devant un adjectif : bien zentil, bien zoli, bien balancer (balancer veut dire danser...) et ça rend les conversations bien agréables !

Les conversations nous en avons eues en particulier lors du bal du festival kreole. ..


Fabienne a particulièrement papoté avec une dame qui ne parlait quasi que créole et qui attendait SA danse préférée. ..qui n'est jamais arrivée ; -( 


C'est un grand bal qui a eu lieu dans un village au centre de l'île, un bal de danses traditionnelles.  Il y a plusieurs groupes de musiciens (accordéon, tambours, triangles) qui jouent à tour de rôle et chacun a une danse en spécialité. .. mais ce qui est bizarre ce sont les danses pratiquées. ..absolument pas ce que nous attendions ! 
Il ne s'agissait pas du tout de danses genre zouk mais des polkas, des valses, des bourrées genre auvergnates, des quadrilles... tous les âges étaient là et dansaient avec grand bonheur. Toutes ces anciennes danses sont encore enseignées à l'école.


Comme nous étions les seules blanches/touristes de la soirée, évidemment nous ne sommes pas passées inaperçues... alors gentiment, l'animateur de la soirée m'a invitée à danser ;-)


Dans cette soirée cela a été également l'occasion de manger créole et particulièrement des sandwichs aux achards, des gâteaux coco mais aucun alcool...pas le moindre petit verre de rhum !



Dans le cadre de ce festival kreole il y avait également ce qu'ils appelaient le manze kreol et la fwar  artistik mais bon on a pas bien compris le concept : une installation en fer, quelques tableaux face retournée et des tables où on ne pouvait au final manger que de 11h à 15h mais avec du stock pour ne tenir que jusqu'à midi et voilou ! Donc pas grand chose à se mettre sous les yeux et sous la dent..   Pourtant, les rodrigais sont vraiment créatifs dans leur vie quotidienne que ce soit sur les murs, les abris bus, les bus...





Au final on a rencontré plein de belles personnes rodriguaises ou françaises ou belges ou anglaises et c'était bien sympa !



Bye bye Rodrigues et maintenant direction la Réunion ...


mercredi 14 décembre 2016

Une île "bien zolie" ...

Rodrigues du 4 au 12 déc 2016

Cette toute petite île de 8 km sur 18 km est mauricienne et a gagné une certaine autonomie réglementaire mais pas forcément économique.  On y parle avant tout creole avec beaucoup de "z" et de "k", un peu français et un tout petit peu anglais. Les rodrigais ne sont pas très bien considérés par les mauriciens...Ces derniers aiment bien y venir en we mais bon, c'est un peu genre Paris/province ! En survolant l'île  après 1h45 de vol depuis Maurice, nous avons tout de suite constaté qu'il y avait une montagne centrale avec des rivières qui descendaient en étoile depuis le sommet vers le lagon, des plages de sable blanc au débouché des rivières et un lagon aux différents tons de turquoise et émeraude. ..

Et des noms charmants : rivière aux bananes, pointe coton, anse bouteille, trou d'argent...




Nos logeurs Liz (rodrigaise) et son mari Tim (anglais) nous ont accueillis de façon adorable et ont eu à coeur de nous aider à découvrir les petits secrets de l'île.


L'île qui compte 40 000 habitants a plusieurs gros villages en montagne et une capitale, un port en bord de mer : Port Mathurin.
Les maisons à Rodrigues sont très colorées. Il y en a des grandes et des toutes petites. Les petites qui ont un toit rouge sont les maisons des "malheureux". Les familles qui n'ont pas de logement (car pas de boulot) reçoivent de la part de l'état un lopin de terre, une petite maison au toit rouge et son réservoir à eau et payent 80 euros de loyer pour l'année. Quand la situation de la famille s'améliore alors souvent ils font un agrandissement, ajoutent un réservoir ou deux et repeignent le toit en bleu.


Les réservoirs sont quasi plus importants que les maisons. Il y a très peu d'eau sur l'île,  il faut donc récupérer l'eau de la moindre pluie. Parallèlement, l'état distribue tous les 15 jours de l'eau via un gros tuyau noir qui sillonne toute l'île.



Le tourisme se développe mais cela reste très léger par rapport à Maurice et c'est très agréable ;-)
Les activités économiques  principales sont la construction/ bâtiment, le maraîchage, la pêche du poisson en bateau et celle des ourites à la pique. Traditionnellement ce sont les femmes qui pêchent l'ourite (sorte de poulpe). Elles sont ensuite séchées et sont utilisées en salades ou gratins... Les plats traditionnels sont donc les ourites, la salade de papayes vertes râpées et les poissons grillés comme le perroquet ou le capitaine.





Au centre de l'île il y a plusieurs sentiers de randonnée dont celui qui mène à la cascade aux pigeons (en ce moment sans eau et sans pigeons !). Liz et Tim nous ont emmenés (nous et sa soeur et beau frère arrivés d'Angleterre pour les vacances) y voir les chauves souris à tête jaune apellées Roussette de Rodrigues. Il y en a beaucoup et d'ailleurs c'est un problème car elles mangent tout ce que l'île peut compter de letchis ;-(
Bizarrement, contrairement à la Nouvelle Calédonie, les rodrigais ne chassent pas et ne mangent pas ces roussettes (de même les rochers regorgent de moules mais les rodrigais ne savent pas quoi en faire d'un point de vue culinaire ^^)

La ballade était vraiment superbe et nous avons même pu voir quelques Paille en queue, oiseau totem de toutes les îles de l'océan indien.


La photo de droite n'est malheureusement pas de moi car elles volaient trop vite
mais c'est pour vous montrer...idem pour le paille en queue



La suite au prochain post où nous vous parlerons des rodrigais eux même et du festival créole. En attendant on vous envoie du soleil ;-)






lundi 5 décembre 2016

Rodrigues

4 décembre 2016

Arrivées à Rodrigues dans un pays grand comme un confetti de 8 km sur 18 km avec 40 000 habitants en tout et pour tout et à l'opposé de Maurice concernant le tourisme..
Ici pas de grands complexes hôteliers on est plutôt tourné vers l ecotourisme ...les sacs en plastique sont interdits sur l'île et le réseau internet très très fluet...donc pas de photos à vous envoyer, pas de blog pendant une semaine. ..
Et pourtant il va y avoir à faire et à dire car nous sommes en pleine semaine du festival créole. .. la fwar artistik,  zoue lontan,  lamizik  ek surtout manze kreol  !

Comprenez vous quel programme nous attend ?

Bonne semaine à vous et rendez vous vers le 14 décembre ;-)

samedi 3 décembre 2016

Le sud

Bourdonnais, Bois chéri, Chamarel...du 28 nov au 3 déc 2016

Ils sont jolis tous ces noms n'est ce pas ? Plein de petits noms français très imagés ! On vous l'a dit l'île a un passé colonial mi français mi anglais et cela se ressent dans le quotidien... Tout ce qui concerne les axes de communication relève de l'anglais : on roule à gauche, les panneaux de signalisation sont en langue anglaise, les consignes de sécurité routière également. .. en revanche ce qui relève de la vie au sein des maisons, ou des noms de lieux, de rues, de la presse, de la culture est plutôt en français et en creole pour tous les échanges entre les mauriciens... quoi qu'il en soit les mauriciens sont parfaitement trilingues et cette particularité a engendré une nouvelle activité depuis quelques années : les centres d'appel, une trentaine sur l'île. Une ville moderne nommée Cybercity s'est développée au centre de l'île rassemblant banques, assurances, et tout ce qui concerne le développement des Ntic avec le soutient de l'Inde. Ces activites visent à compenser la perte de vitesse de la canne à sucre, du textile et du tourisme.

Mais revenons aux douces appellations comme Bois chéri. .. c'est le nom de la première exploitation de thé de l'île. Le domaine est superbe, il s'étend autour d'un lac sur de jolies pentes où s'alignent les pieds de thé.



On peut visiter l'usine et découvrir le processus de la cueillette jusqu'à l'ensachage... nous, nous sommes arrivées au moment de l'ensachage mais avons pu visionner un film sur le début du processus. Du coup, nous avons occupé notre temps à monter sur une des colines du domaine pour profiter du point de vue et surtout pour déjeuner au restaurant du domaine excellent et pas cher. ..des spécialités locales cuisinées avec du thé pour certaines et la découverte pour ma part d'une salade de palmiste c'est à dire de coeur de palmier...et là je dois vous dire que cela n'a absolument rien à voir avec les coeurs de palmier en boîte que nous mangeons en France. C'est à la fois tendre et croquant avec un petit goût crémeux , vraiment excellent !

En sillonnant l'île nous avons également eu l'occasion de nous arrêter au domaine de Labourdonnais qui a eu une activité sucrière arrêtée aujourd'hui mais qui continue à produire du rhum et transformer de multiples fruits (mangues, goyaves, bananes...) en jus, confitures et pâtes de fruits. Autant vous dire que là encore nous n'avons pas boudé les dégustations.


Au milieu du domaine, il y a la majestueuse maison coloniale de la famille Wiehe construite il y a 160 ans et qui a dû être restaurée il y a une dizaine d'années quand le dernier propriétaire, occupant le site un peu délabré, a vu un jour une des colonnes en teck qui soutenaient l'étage, s'effondrer. ..il était temps d'agir. La restauration est superbe et si la famille n'habite plus le domaine elle ouvre quand même au public la maison meublée et décorée.


Tout en étant installées en bord de mer nous n'avions jusqu'à ces derniers jours pas vraiment profité de l'image exotique d'eaux bleues et transparentes.


Nous avons donc rejoint Blue bay au sud de l'île et embarqué sur un petit bateau pour découvrir la côte Sud Est vue depuis le lagon et déjeuner sur une île située sur la passe qui délimite l'océan indien du lagon.


En chemin, les goulues de poissons ont pu plonger sur différents spots et voir quelques poissons sur quelques anémones de mer .


Malgré le fait que nous étions sur une zone dite "Parc marin protégé " force est de constater que l'île est pauvre en coraux vivants et en faune sous marine. Cependant la journée a été un régal pour les yeux et un peu pour le ventre car le monsieur qui dirigeait le bateau nous a préparé, à midi sur une plage, un petit barbecue où il a fait griller des langoustes locales et des bananes au sucre de canne...un délice ;')

Puis notre dernière escapade a été pour Flic en flac et toute la côte sud ouest de l'île.


De grandes plages de sable fin, des montagnes noires qui tombent à pic dans la mer aux couleurs turquoises et les coulées de lave tellement ravinées par les pluies que seules les couches de fer ou de basalte apparaissent proposant ainsi la zone de Chamarelle. ..comme si le paysage avait été peint. ..


Puis se dressant au milieu de tout cela, le Morne Brabant, un petit mont de 850 m d'altitude célèbre et protégé car il fut le refuge des premiers esclaves marrons c'est à dire ceux qui se sont enfuis lors de leurs arrivée avec les hollandais. Il faut 2 heures pour en faire l'ascension, nous avons troqué nos tongues contre nos chaussures de marche, avons pris nos bouteilles d'eau et avons dignement réussi à grimper au premier petit point de vue ...puis nous sommes redescendues...^^


Pour ma part, ces 40 minutes m'ont montré que je manquais un peu d'entraînement. ..heureusement que je vais avoir le temps d'y aller progressivement à la Réunion pour faire les magnifiques marches possibles sur l'île !

Voilà, aujourd'hui c'est farniente, dernier jour pour Martine et Christine avant leur retour en France et pour nous avant de passer à Rodrigues.