Tout a commencé hier matin.
Réveil à 8 heures pour prendre l'avion qui nous emmène du Cambodge à Bangkok, dernière étape avant notre retour.
A côté de moi j'ai comme qui dirait une sorte de chauffage électrique qui chauffe à fond, Isa a au moins 39 de fièvre. .. il faut dire que cela fait 4 jours qu'elle traîne une sinusite et une bronchite avec un peu de fièvre mais là c'est le summum. Partir, pas partir ? Comme on est à 3 heures du départ, comme on a qu'une heure de vol on décide d'y aller quand-même et je la bourre d'aspirine pour faire descendre la fièvre.
Arrivées à l'aéroport je la mets dans un fauteuil roulant car elle a du mal à marcher. Nous sommes prises en charge par un "Momo Cambodgien" (Momo c'est mon cousin qui s'occupe des personnes à mobilité réduite à l'aéroport de Nantes). Avec cette personne très sympa aussi, nous passons devant tout le monde à l'enregistrement, les contrôles et l'embarquement sans que personne ne nous demande ce qu'elle a. De plus nous sommes mises en 1ère mais bon dans un petit avion ça veut juste dire être aux places de devant.
Dans l'avion elle va de plus en plus mal. Allongée, parlant très peu, l'air hagard, je le sens mal. Je demande à l'hôtesse le nom de la clinique la plus proche et je commande un fauteuil roulant à l'arrivée. Mais celui-ci n'arrive pas.
Nous avons le temps d'assister au nettoyage de l'avion, au changement des équipes, aux visites techniques et toujours pas de fauteuil. Comme les passagers suivants arrivent Isa est quasi expulsée dans un couloir où nous devons attendre, dans une chaleur infernale sur une chaise de bureau et là, c'est le drame ! Elle se sent vraiment mal et je l'allonge par terre. Ne parlant pas le thailandais dans le texte je pense à prendre une photo pour la montrer au premier qui pourra m'aider.
Je tourne et vire jusqu'à trouver une petite jeune fille qui, voyant la photo, arrive en courant et appelle quelqu'un d'autre qui, voyant Isa par terre s'affole et appelle quelqu'un d'autre qui, voyant Isa par terre s'affole et appelle quelqu'un d'autre qui arrive enfin avec un fauteuil roulant. Mal ou pas mal il faut passer par l'immigration. Là encore nous passons devant tout le monde mais Isa a commencé à avoir des diarrhées sévères et heureusement ils lui permettent de passer. J'attends donc et là, re-drame ! La douanière s'aperçoit que nous avions un visa simple pour rester 2 mois en Thaïlande mais un visa simple ça veut dire sans sortie or nous sommes sorties... comment rentrer quand nous n'aurions pas dû sortir ? Elle appelle sa supérieure, j'explique dans mon anglais laborieux que je ne savais pas ce que voulait dire le "S" imprimé sur mon visa qu'elle me montre et que ma femme est sur un fauteuil roulant prête à partir à l'hôpital et là, avec dépit, je vois la douanière mettre tous les tampons nécessaires sur ordre de sa supérieure, ouf....
Pendant ce temps-là Isa a fait ce qu'elle avait à faire, et je la récupére en même temps que nos bagages qui tournent comme deux âmes en peine. Ouf, je me voyais déjà avec angoisse aller les récupérer je ne sais où....
Ensuite on nous emmène dans la zone de premier secours de l'aéroport. Ça ressemble aux urgences de chez nous avec des boxes et des gens charmants. Ils ont même des segways, ils auraient pu venir plus vite...
Après quelques examens qui révèlent une tension très basse, un coeur qui bat trop doucement on me dit qu'il faut l'hospitaliser. J'appelle Mondial Assistance qui me conseillent de prendre un hôpital privé et nous et tout notre barda sommes transportés en ambulance. Pas de pimpon, conduite un peu rapide et arrivée sans encombre.
Pas d'attente, elle est très rapidement piquée de partout pour prise de sang, mise sous perfusion, oxygène et tout et tout. C'est un peu impressionnant mais en même temps très rassurant. Elle est radiographiée de partout : abdomen, poumons, et analysée de partout : urine, selles, crachats. Bon je sais, pas très ragoûtant tout ça mais bon je vous raconte toujours tout alors. ..
Bref c'est dit, elle ne peut pas prendre l'avion du lendemain matin elle doit être montée en chambre. Problème, l'accord de l'assurance n'arrive pas, il faut donc que je paye 400 000 baths d'avance, soit 10 000 euros. Oup's j'ai pas ça sur mon compte, je négocie pour la moitié, (heureusement j'ai un découvert autorisé), pour que ma moitié ne dorme pas dans un couloir des urgences.
Pas de chambre seule libre, pas de chambre à deux libre, nous aurons donc une chambre à 4.... chaque coin est séparé par un rideau, et il y a cafetière thé café frigidaire et canapé, celui-là même où je vais passer ma nuit.
J'ai droit à un oreiller, une couverture et roule ma poule, c'est parti comme dans tous les hôpitaux du monde, visite toutes les heures, allumage des lumières, tension, fièvre bref on sent qu'elle est bien suivie. La fièvre et les diarrhées sont toujours là malgré les perfusions d'antibiotiques. Le médecin est passé cet apres-midi, c'est bactérie intestinale, sans doute attrapée dans de la nourriture au Cambodge . Pas de départ possible aujourd'hui ni sans doute demain, peut-être vendredi ?
Pendant qu'Isa reprend des forces je me balade. Ici on se croirait dans un hôtel de luxe. Tout le personnel administratif est dans un tailleur vert très chic, tout est moderne, et la salle où peuvent se retrouver les patients et les familles ressemble à un hall d'hôtel voire même une galerie commerciale.
On y trouve un mac do, un Starbucks, un restaurant de sushi, un vendeur de sandwichs "au bon pain" et une épicerie, un magasin de jouets, de fleurs, de cadeaux etc... il y a même à chaque étage des boissons à disposition, eau et jus de fruits au frais
Bon ben voilà la première journée est passée... Isa a moins de fièvre, dort moins mais reste assidue sur les toilettes. On va tenter de trouver TV5 monde sur notre superbe télé.